Le 15 janvier dernier, l’euro a perdu 30% par rapport au franc suisse et le dollar 25%, en quelques secondes. Tous les ordres de vente stop sur le marché ont été déclenchés au niveau maximum de perte. Et, en fin de journée, le déclin a atteint environ 15% pour l’euro et le dollar.

Plusieurs hedge funds, ainsi que plusieurs banques, ont essuyé des pertes considérables. Une société de courtage en Forex a fait faillite, et plusieurs autres ont subi des pertes irréparables.

Même si cet événement n’a pas été assez important pour ébranler le monde, il constitue néanmoins un autre clou dans le cercueil de ce système financier vulnérable, et un signe de la montée exponentielle de la volatilité et des défaillances de marché à venir en 2015.

 

Ralentissement séculaire

Les évènements déclencheurs de changements majeurs dans l’Histoire semblent toujours insignifiants au moment où ils arrivent. Ce fut le cas avec le coup de feu à Sarajevo et la chute de la Creditanstalt en Autriche. Le coup de feu, en 1914, fut le catalyseur de la Première guerre mondiale, et la faillite de la banque autrichienne, en 1931, marqua le début de la dépression des années 1930.

Il est difficile de prédire aujourd’hui ce que l’Histoire retiendra comme catalyseur du ralentissement mondial sur le point de commencer, non seulement dans l’économie, mais aussi politiquement, géopolitiquement et socialement. Et ce ralentissement ne sera pas un ralentissement cyclique temporaire, mais bien un ralentissement séculaire qui pourrait durer des décennies, voire plus longtemps.

La création de la Fed en 1913, aux États-Unis, marqua le début de la phase finale de bulle, qui pourrait se terminer avec un effondrement qui fera du monde un endroit où il ne plus agréable de vivre. Il y aura des effondrements économiques et financiers qui seront suivis par un démantèlement des structures sociales, menant à des guerres civiles. Nous entrons aussi dans une période critique pour les guerres, avec les cycles de guerre qui indiquent que des conflits majeurs pourraient se produire dans les années à venir.

Économie de la servitude

Nous sommes à la fin d’un siècle où les banquiers et l’élite ont créé, pour eux-mêmes, un pouvoir énorme et une grande richesse, tout en créant pour le peuple une économie de la servitude et un fardeau colossal de dette.

Les banquiers privés qui ont créé la Fed en 1913 savaient ce qu’ils faisaient. Ils ont pris le contrôle du système financier américain et, éventuellement, de celui du monde entier. Ils ont suivi les « sages » conseils de leur mentor, Mayer Amshel Rotschild : « Donnez moi le contrôle de la monnaie d'un pays, et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois. »

Un monde irréel

Nous vivons maintenant dans un monde irréel basé sur de la monnaie irréelle, avec plus de $300,000 milliards de dette et de monnaie imprimée, et plus d’un milliard de milliards de dollars de produits dérivés sans valeur. Cela a créé des valeurs d’actifs irréels, mais aussi des gens déconnectés de la réalité dont le désir premier est de dominer le monde. Mais nous savons que les choses irréelles ne durent pas, que ce soit un appartement à 200 millions de livres à Londres ou le bonus de $100 millions d’un banquier de Wall Street.

La vraie richesse ne peut être créée en imprimant des morceaux de papier sans valeur. Si cela était le cas, nous pourrions tous cesser de travailler et imprimer de la monnaie. Pour ceux qui sont à l’origine de ce système de Ponzi, cela fonctionne, puisqu’ils sont tout près de la source ou de la planche à billets. C’est pourquoi les banquiers et l’élite ont amassé d’énormes fortunes de monnaie papier, ces dernières décennies. Dans les années à venir, nous assisterons à une destruction de richesse et à une implosion d’actifs dont les proportions sont aujourd’hui difficiles à imaginer.

Impression monétaire illimitée

Mais les banques centrales et les gouvernements n’ont pas dit leur dernier mot. Avant que le système financier n’implose, il y aura de l’impression monétaire massive à travers le monde. C’est là le seul outil dont disposent les banques centrales pour retarder l’inévitable. L’art de "pousser sur une corde" devient maintenant impossible pour les banques centrales. La BCE débutera sans doute son QE la semaine prochaine. Ensuite la Fed suivra, avec l’aide du FMI. Et la Banque du Japon continuera de faire ce qu’elle peut avant que l’économie japonaise ne sombre dans le Pacifique. La bulle financière chinoise créera aussi des problèmes majeurs dans leur système bancaire et leur shadow banking qui pourraient mener, non seulement à des troubles économiques, mais aussi à des troubles sociaux. Le résultat de toute cette impression monétaire sera l’effondrement de toutes les devises mondiales. D’ici quelques années, la plupart des devises vont terminer le mouvement amorcé en 1914 et, finalement, atteindre leur valeur intrinsèque de ZÉRO. Historiquement, une devise qui s’effondre mène toujours à l’hyperinflation, et c’est ce à quoi nous assisterons dans les économies majeures dans les quelques années à venir, incluant les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon, etc.

Les guerres de devises font rage maintenant, et la Banque nationale suisse (SNB) a confirmé, hier, son incompétence en capitulant. Cela, évidemment, était inévitable. Durant l’Initiative suisse sur l’or, je l’avais prédit. Dans un débat à la télé, j’ai aussi dit à l’ancien président de la SNB, Jean-Pierre Roth, que le résultat en serait ainsi et, pompeusement comme peut être un banquier central, il a choisi de ridiculiser notre camp en nous traitant de novices incompétents. Comme il fallait s’y attendre, M. Roth n’est pas celui qui rit le dernier. Le 1er décembre 2014, j’ai écrit un memo fictif de Thomas Jordan (je l’appelais Jomas Thordan) à la SNB dans lequel le conseil d’administration était informé que la politique de la SNB mènerait à des pertes massives et à l’effondrement du cours plancher franc suisse-euro. Ce memo est très divertissant et aussi totalement exact. Voici le lien : http://goldswitzerland.com/internal-memo-from-jomas-thordan-president-of-the-national-bank/

Nous ne connaissons pas les pertes finales de la SNB sur ses positions de Forex de 500 milliards CHF, mais il est probable qu’elles soient d’au moins 80 milliards CHF, ce qui représente plus de 10% du PIB de la Suisse et une catastrophe majeure pour le pays. Ajoutez à cela un système bancaire suisse qui est sept fois la taille du PIB, à peu près au même niveau qu’à Chypre, juste avant que ses banques s’effondrent. Cela nécessitera sans doute plus d’impression monétaire, relativement, en Suisse que dans toute autre économie majeure. Ainsi la force actuelle du franc suisse est éphémère, et la Suisse deviendra bientôt un candidat majeur dans la course des devises vers le bas.

Alors est-ce que l’abandon du cours plancher du franc suisse face à l'euro sera vu comme le catalyseur de l’effondrement financier mondial à venir, ou est-ce que ce sera la chute du prix du pétrole, ou la Russie, ou le Japon, ou la Chine, ou le Moyen-Orient, ou la guerre en Ukraine, ou une grande banque en faillite, ou les milliards de milliards de produits dérivés qui exploseront, ou…? Bien, cette liste n’a pas de fin et il est impossible de prédire quel sera le catalyseur. Ce qui est certain est qu’il y a assez de catalyseurs potentiels pour créer la crise à venir. Plusieurs personnes utiliseront les mêmes mots que l’ancien président de la SNB et nous appelleront des « novices incompétents » ou simplement des prophètes de malheur. Malheureusement, vraiment, nous les novices ou les prophètes de malheur rirons en dernier, car nous faisons face maintenant à un monde très différent.

Il sera évidemment impossible de se protéger de toutes ces calamités. Mais ce qui est certain est que le prix de l’or physique (détenu hors du système bancaire) reflétera la destruction de richesse et de monnaie de papier qui arrive et servira d’assurance financière. L’or et l’argent ont maintenant terminé la correction entamée en 2011 et ont commencé leur mouvement vers de nouveaux sommets. Ces métaux vont atteindre des niveaux difficilement imaginables aujourd’hui.

(Pour en savoir plus, lire ici mon interview du 15 janvier sur King World News)

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