Dans un article publié dans le magazine « l’As Patrimoniale », Martin Murenbeeld, chef économiste de DundeeWealth et auteur de la revue Gold Monitor, explique pourquoi nous ne sommes pas à la fin du cycle haussier de l’or.

Depuis quelques semaines, les raisons qui pourraient affecter négativement le prix de l’or semblent prendre le dessus. Notons en particulier :

- Une récession en Europe : les plans de rigueur mis en place dans de nombreux pays européens auront clairement un impact sur la croissance européenne ;

- Un ralentissement brutal de l’économie Chinoise : même si les statistiques économiques sont notoirement peu fiables, il est clair que la Chine commence à souffrir du ralentissement des économies du monde occidentale ;

- Une chute de la demande d’or physique : en  Chine et en Inde, de nouvelles taxes sont en train d’être mis en place ;

- Un dollar américain fort, associé à un espoir de reprise de l’économie américaine ;

- Un retour de la confiance dans les marchés actions, lié à un renouveau de l’appétit pour le risque.

- La fin de la politique de quantitative easing aux Etats-Unis et le risque d’une hausse des taux longs.

Ces éléments ont clairement poussé de nombreux spéculateurs à réduire leurs positions or, ce qui explique la correction que nous avons récemment enregistré.

Pour autant, est-ce le moment de revoir ses positions sur le métal jaune ? Nous sommes convaincus du contraire.

Tout d’abord, nous pensons que seul un arrêt brutal de la croissance dans les pays émergents, associé à la mise en place d’une politique de rigueur stricte aux Etats-Unis, pourrait casser le cycle haussier à long terme de l’or. Un tel scénario est, à notre avis, peu probable.

Par ailleurs, nous considérons que, même si les facteurs haussiers pour l’or sont un peu moins au cœur de l’actualité, et qu’ils sont bien connus de tous depuis longtemps, ils restent tout-à-fait pertinents et reviendront sur le devant de la scène dans les semaines ou les mois à venir. A savoir :

- Les politiques de relance monétaires et budgétaires : l’apport massif de liquidité par la BCE a réussi à éviter le pire, mais qui peut aujourd’hui affirmer que la Grèce et d’autres pays européens sont tirés d’affaire ?

- La persistance des déséquilibres commerciaux et macro économiques : le dollar américain a joué un rôle de valeur refuge, mais peut-on éternellement ignorer l’énorme déficit commercial américain ?

- Le changement d’attitude des banques centrales envers l’or se confirme et nombre de ces dernières ont annoncé le renforcement de leurs réserves d’or et leur désir de réduire leurs exposition au dollar américain ;

- La production aurifère reste stable tandis que certaines mines d’or ont connu ces derniers mois des difficultés de production.
 

Source originale: Aspatrimonial

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