Dirk Baur, ancien professeur en finance à l’University of Technology de Sydney et aujourd'hui professeur en comptabilité et finance à l’University of Western Australia à Perth, a mis à jour son étude de 2013 sur la manipulation du marché de l’or –

http://www.gata.org/node/13045

-- et y a incorporé de nombreux documents du GATA. Grâce à ces documents, Baur fait valoir le travail du GATA, et conclue que les prêts secrets d’or entre les banques centrales constituent le mécanisme principal de contrôle du marché de l’or.

L’étude de Baur s’intitule Central Banks and Gold, et sa conclusion est la suivante :

« Les arguments théoriques faisant valoir la gestion du prix de l’or par les banques centrales sont basés sur la connexion entre l’or et les devises fiduciaires. Les réserves d’or sont censées établir une confiance dans ces devises. Cette confiance pourrait être ébranlée par une hausse trop importante du prix de l’or, ce qui constitue la base théorique du contrôle et de la gestion du prix.

Les banques centrales ont aussi de nombreuses raisons de vouloir contrôler la baisse du prix de l’or et ainsi préserver la valeur de leurs réserves d’or.

L’Accord sur les avoirs en or des banques centrales de 2004 (Central Bank Gold Agreement) est une reconnaissance explicite de l’impact potentiel sur le prix, et la preuve d'une gestion coordonnée – et surtout secrète – des prix et des réserves d’or. De plus, les réserves d’or de la Banque centrale européenne et les augmentations récentes des réserves d’or des banques centrales des marchés émergents constituent des preuves supplémentaires du rôle de l’or dans les politiques monétaires des banques centrales, bien au-delà des réserves « patrimoniales » des États-Unis et de plusieurs autres banques centrales, surtout les banques européennes.

De plus, les activités de prêts d’or des banques centrales, implicites au taux de leasing, établissent un lien entre les banques centrales, les banques de négoce d’or et les minières aurifères, et impliquent une gestion indirecte du prix de l’or. Les prêts d’or sont la base du carry trade de l’or, qui est profitable dans un régime de prix de l’or stable et encourage le contrôle et la stabilisation du prix de l’or.

En d’autres mots, le carry trade de l’or représente une suppression du prix de l’or par le marché basée sur les prêts d’or des banques centrales.

« Bien qu’il existe de forts arguments économiques en faveur d’une gestion du prix de l’or par les banques centrales, notamment après l’inflation galopante et la hausse du prix de l’or à la fin des années 1970, il est moins clair pourquoi les banques centrales ont mis fin à ces stratégies dans les années 2000.

Le dénouement du carry trade de l’or au début des années 2000 pourrait expliquer les fluctuations du prix entre 2203 et 2011. Chose remarquable, tandis que les prêts d’or par les banques centrales peuvent stabiliser son prix et que le carry trade de l’or crée un environnement autonome, les prêts d’or ne sont pas efficaces lorsque le prix grimpe en raison d’un manque de demande d'emprunts et du coût que représenterait la création d’une telle demande.

Ce déséquilibre dans la capacité d’influencer le prix de l’or ne s’applique pas seulement aux prêts d’or, mais aussi aux achats et ventes de réserves d’or. Une analyse empirique des réserves globales d’or des banques centrales illustre bien que les banques centrales peuvent imposer un plancher pour le prix, mais pas un plafond.

Il existe aussi une explication au manque apparent de transparence concernant la gestion des réserves d’or des banques centrales, incluant les prêts d’or. Si les banques centrales divulgaient les changements prévus de leurs réserves d’or ou de leurs activités de prêt d’or, elles fourniraient ainsi au marché des indices qui rendraient ces changements plus coûteux ou augmenteraient la volatilité et l’incertitude sur le marché de l’or. L’annonce d’un swap d’or par la BRI en 2010 et la chute du prix de l’or enregistrée ensuite sont un parfait exemple de la conséquence de telles déclarations.

Cette étude démontre que les banques centrales ont un intérêt économique dans les prix et qu’elles influencent, directement et indirectement, le prix de l’or. Cette étude illustre également que les banques centrales peuvent uniquement stabiliser le prix de l’or lorsqu’il est à la baisse, et non à la hausse, et que cette stabilisation ne peut s’effectuer qu’en la cachant du public et en coordonnant leurs actions. »

L’étude de Baur paraît sur le site de Social Science Research Network ici

http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2326606

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