La croissance est quasiment à l’arrêt en Chine, nous l’avons vu la semaine dernière, mais où que l’on tourne son regard, nul motif d’espoir n’apparaît, elle demeure en effet assoupie un peu près partout dans le monde :

- Les pays émergents ne parviennent pas à enclencher un cycle vertueux de croissance, de multiples goulots d’étranglement freinent leur expansion (population active peu qualifiée, infrastructures de transport sous-dimensionnées, production d’énergie insuffisante) et, pour beaucoup, la corruption plombe les circuits économiques. Les revenus provenant des matières premières, qui tiraient leur croissance jusqu’ici, s’effondrent avec la chute des cours.

- Le Japon ne retrouve pas la voie de l’expansion, le PIB a reculé au deuxième trimestre après une timide progression au premier. Aucune véritable reprise ne s’enclenche.

- L’Europe végète également juste au-dessus de zéro, elle évite la récession mais n’offre aucune perspective encourageante.

- Aux Etats-Unis, la croissance demeure en moyenne annuelle de l’ordre de 2%, un résultat peu enviable pour ce pays, d’autant qu’elle dépend surtout du pétrole de schiste, une industrie qui recule désormais suite à la baisse du prix du baril qui rend de nombreux de forages non rentables.

Le peu de croissance que l’on peut trouver ici ou là, les quelques dixièmes de progression du PIB qui font se réjouir les gouvernements et les grands médias proviennent uniquement de la baisse du prix du pétrole : les ménages allègent leur facture énergétique et se réorientent sur des produits de consommation courants, ce qui tire quelque peu l’industrie et les services. Mais on ne note jamais de croissance autoentretenue, c’est à dire alimentée par la hausse de l’investissement.

Pour résoudre cette langueur mondiale, chacun sait en réalité ce qu’il faudrait faire : réduire les dépenses publiques pour stopper la hausse de l’endettement et enclencher la baisse des taxes et des impôts, puis monter en gamme grâce à l’investissement, en incluant toutes les nouvelles technologies qui apparaissent (impression 3D, robotisation, biotechnologies, applications smartphones, etc.). On n’en prend malheureusement pas le chemin, les taux à zéro rendent l’endettement des Etats quasiment indolore, et ils en profitent !

Dans le même temps les banques centrales continuent leurs politiques expansionnistes (taux à zéro et QE), qui n’ont rien apporté en termes de croissance réelle mais ont par contre dangereusement gonflé des bulles sur les marchés des actifs financiers (actions et obligations). Cet excès de liquidité sur fond de croissance réelle quasi nulle s’avère potentiellement explosif et destructeur. Le krach des bourses chinoises n’a constitué qu’un avant-goût.

D’ailleurs, que vient de déclarer Mario Draghi ? Il a laissé entendre le 3 septembre lors d’une conférence de presse qu’il pourrait renforcer ou prolonger l’actuel plan de rachat d’actifs de la BCE, c'est-à-dire augmenter son montant mensuel (60 milliards d’euros) ou le continuer au-delà de son terme initial, septembre 2016. Un an avant l’échéance, le patron de la BCE considère déjà que son plan ne suffira pas, quel aveu d’échec, et quel entêtement dans ce qui ne marche pas !

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